Depuis sa sortie le 15 décembre Revivaln neuvième album studio d’Eminem, a fait couler beaucoup d’encre. Avant de sauter à la gorge de Marshall comme la plupart des journalistes et pseudo-critiques culturel, j’ai pris le temps. Presque un mois et 53 écoutes de l’album plus tard, je vais tenter de vous expliquer pourquoi cet album, à défaut d’être un chef d’oeuvre, est une belle pépite, tout en axant ma réflexion autour des principales critiques qui lui ont été faite.
Avant d’aller plus loin, je donnerai une « mention spéciale » à Stéphanie Binet pour avoir écrit cet article de qualité, qui à défaut d’avoir un fond, adopte une forme très imagée. Forme que je reprendrais puisque apparement, la forme c’est important pour les lecteurs, il faut qu’il y ait des images et des vidéos parce qu’ils sont beaucoup trop cons pour lire de la substance (et qu’on a laissé au fond du chiotte de notre rédaction de toute façon). Et puis de toute façon maintenant les lecteurs s’arrêtent au titre, donc on s’en branle en fait.
Maintenant que c’est fait, on attaque.
I – « Revival, c’est Eminem en moins bien »
Alors… Bon… C’est ici qu’on commence à enchainer les baffes virtuelles je crois. Lorsque l’on s’intéresse à un artiste, que ce soit un rappeur, un peintre, un photographe ou un architecte, on regarde son oeuvre dans son intégralité. Pas de Picasso sans sa période cubiste, pas d’Helmut Newton sans PlayBoy, que ça nous plaise ou non, un artiste a ses périodes, ses expériences… Comme certains l’ont mis en avant, Eminem, du haut de ses 45 ans, n’est plus le Slim Shady qu’on a connu sur My Name Is pour autant nous sommes toujours face à Eminem et comme il aime à nous à le rappeler en fin de morceau d’ouverture : « Bitch he wrote Stan« .
Cet album ce n’est pas Eminem en « moins bien », mais Eminem. C’est tout. Juste lui, maintenant, aujourd’hui, avec sa vie et son vécu. Allez demander à JoeyStarr d’écrire un nouveau « Ma Benz » ça va vous faire bizarre.
II – « Revival, c’est que des feat. en fait, ils sont tellement pourris en plus »
D’ac.. Du coup là c’est le moment ou on passe de la baffe aux coups de coude. Au delà du fait que les featuring sur cet album soient fous (oui même celui avec Beyonce et NON ce n’est pas un nouveau Stan p*tain. Allez lire les paroles et dites moi à quel moment il traite de la même thématique), Eminem nous a toujours habitué à des feat. sur ses albums.
- The Eminem Show : 6 featuring sur 19 morceaux
- The Marshall Mathers LP : 6 feat sur 17 morceaux
- The Marshal Mathers LP2 : 6 feat sur 21 morceaux
- The Slim Shady LP : 2 featuring sur 15 morceaux
Et Revival ? 8 sur 19 morceaux. Voilà. Donc bon, à moins que deux morceaux de plus que d’habitude ça ne soit vraiment trop pour vous, je pense que vous faites juste preuve de mauvaise fois.
III – « Revival il est trop long… C’est nul. »
Là on a atteint le point « double coup de pied retourné dans les dents ». Je ne vais même pas chercher à argumenter. Voici la liste des durée des albums d’Em :
- The Slim Shady LP : 59 minutes.
- The Marshall Mathers LP : 72 minutes
- The Eminem Show : 77 minutes
- Encore : 77 minutes
- Relapse : 76 minutes
- Recovery : 77 minutes
- The Marshall Mathers LP 2 : 78 minutes
- Revival : 77 minutes
Voilà voilà. On ne parle parle pas ici des critiques de « longueurs » que peut comporter l’album, mais uniquement de celle de la durée de Revival.
IV – « Les samples sont trop grossiers, comme si on allait pas capter les références… »
En vrai, là je n’ai même plus la force d’essayer de vous convaincre tellement cet argument m’a fatigué.
Allez écouter Sing For the moment et on en reparle.
Oh et si jamais vous avez du temps à perdre pour vous cultiver : Who Sampled vous expliquera bien mieux que moi quels morceaux d’Em sont des samples, j’espère que vous avez du temps il y a 23 pages.
Pour conclure, je dirais juste que la musique n’est pas simplement un son, une ambiance, une écriture, c’est un putain d’ensemble, un tout, une harmonie. Donc non, Walk on water n’est pas un Stan parce que c’est une balade avec une chanteuse en feat.
Like Home n’est pas un nouveau Campaign Speech parce qu’Eminem défonce Trump.
Votre nouveau T-shirt n’est pas l’ancien parce qu’il a un trou pour la tête et deux pour les bras, putain.
Eminem nous offre une continuité, un album avec des morceaux (sur lesquels je pourrais écrire des articles entiers <3) comme River (qui rappelera Space Bound à certains). Like home, sur lequel il ouvre ses tripes sur fond d’anti Trumpism, pour enchainer sur Bad Husband sur lequel il ré-ouvre ses anciennes cicatrices et se délivre du poids d’être un « good dad, but a bad husband » auprès de Kim. Pour terminer l’album sur un magnifique flashback sur sa vie, Proof, Hailie et nous rappeler que quoi qu’il se passe, il restera toujours Eminem et il nous le prouve une fois de plus avec un Revival à la hauteur.
Voilà, je vous laisse avec ça. Bisous.